Notre passion: restaurer des pianos depuis 1930

Piano Public Montréal, Paris, New-York, Londre, et maintenant Québec

Les joueurs de piano du dimanche pourront se délier les doigts en plein air cet été pour leur plus grand bonheur et celui des passants. La mode des pianos publics, venue d’Europe et bien implantée à Montréal, gagne la capitale québécoise.

L’idée est simple : installer un piano, instrument accessible et rassembleur, dans un lieu public pour que les amateurs s’y exercent à leur gré. L’expérience prouve qu’il suffit de quelques notes bien alignées pour qu’un auditoire enthousiaste s’agglutine autour du musicien et que la fête commence. La table de quartier L’Engrenage de Saint-Roch, organisme à but non lucratif qui travaille à améliorer la qualité de vie au centre-ville, a fait apparaître un premier piano «itinérant» sur le parvis de l’église Saint-Roch cette semaine.

Sorti mercredi en prévision du 5 à 7 du lendemain, l’instrument a connu un succès immédiat. Des pianistes se sont arrêtés pour tenter quelques notes avant même que le piano, trouvé au sous-sol de L’Auberivière, n’offre un banc pour s’asseoir, racontait jeudi Anne-Marie Bonneville, coordonnatrice de L’Engrenage.

«On l’a mis sur le parvis de l’église, ce n’est pas pour rien. C’est un lieu qui est très important. Les gens ont un sentiment d’appartenance envers cette place-là, les gens se sentent concernés, ils veulent s’impliquer», a-t-elle spécifié.

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L’instrument sera disponible tout l’été, attaché à un lampadaire et recouvert d’une housse pendant la nuit et quand il pleut.

Pierre Bilodeau, bénévole et musicien de la rue, ne s’en fait pas pour le bel objet repeint dans les tons de jaune et de bleu par deux artistes locaux, Carl Lampron et Olivier Moisan. «Les gens vont faire attention», est convaincu M. Bilodeau, avertissant qu’une surveillance sera tout de même assurée par les citoyens du quartier.

Une placette à Limoilou

Limoilou aura aussi son piano en libre-service tout l’été. Il animera le stationnement pour piétons situé devant le 721, 3e Avenue. Aussi appelé placette ou parklet, ce nouvel aménagement urbain rogne quelques cases de stationnement à la rue pour l’offrir aux passants. Faisant une large place au design et à la verdure, le premier projet du genre dans la région inclura des bancs publics et un piano tout aussi public.

«Le but, c’est que les gens ne fassent pas juste passer sur l’artère commerciale, mais qu’ils l’habitent, donc qu’ils prennent le temps de s’arrêter quelques minutes, de faire des rencontres», explique Érick Rivard, architecte, concepteur de la placette et blogueur sur Monlimoilou.com, qui parraine l’initiative.

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Briser le silence des villes

Le concept des «street pianos» est né dans la tête de l’artiste britannique Luke Jerram, qui voulait briser le silence des communautés urbaines, où des individus se côtoient régulièrement sans jamais se parler. En 2008, la ville de Birmingham enGrande-Bretagne a ainsi déployé dans des lieux publics une quinzaine de pianos où il était inscrit «Play me, I’m yours» (Jouez, je suis à vous).

Succès populaire instantané, le mouvement a fait des petits partout dans le monde, si bien qu’environ 46 grandes villes – dont New York, Paris, Sydney (Australie) et Hangzhou (Chine)- ont déjà tenté l’expérience. À Montréal, le Plateau Mont-Royal tient depuis trois ans l’événement Pianos des villes, pianos des champs. Cet été, cinq pianos seront ainsi accessibles au public dans autant de parcs montréalais. Des prestations d’artistes connus sont également planifiées.

Article deAnnie Morin ANNIE MORIN
Le Soleil

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