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L’accord du piano ? Et le la à A440hz c’est quoi?

     L’accord du piano ? Et le la à A440hz c’est quoi? Voici un peu compliqué a expliquer mais cela v’au la peine d’essayer de comprendre.

Le piano nécessite un grand nombre de réglages, en sus de son accord, qui n’est jamais que le réglage de la tension des cordes.

Pour produire le son d’une note, une soixantaine de pièces mécaniques sont mises en jeu ; toutes peuvent avoir de petits décalages, ou nécessiter un réglage tridimensionnel. Ce travail de réglage est assez long et délicat et nécessite donc d’être réalisé par un accordeur ou réparateur au savoir-faire

Accord d’un piano droit

En principe l’accord du piano se fait selon le tempérament égal.

Le piano s’accorde suivant une certaine hauteur de diapason. L’Europe a connu tout au long de son histoire une grande variété de diapasons, parfois très éloignés les uns des autres. La hauteur du la3 est normalisée depuis 1939 à 440 Hz[3], mais les pianos sont souvent accordés légèrement plus haut, jusqu’à 445 Hz, pour plus de brillance. La tonalité d’invitation du téléphone fixe en France (440 Hz) peut servir à vérifier le diapason.

outils d'accordage

Pour accorder un piano, on utilise une clef d’accord, clef munie d’un embout carré ou rectangulaire sur les pianos antiques ou étoilé à 8 branches, d’une taille correspondant à celle des têtes des chevilles trois tailles différentes selon les marques , un assortiment de diapasons, souvent des gants et un plectre, qui peut être confectionné dans une chute d’ivoire, une bande de feutre ou un assortiment de coins destinés à étouffer certaines cordes, les coins étant généralement considérés comme plus efficaces que la bande de feutre.

Le maniement de la clef est délicat : il ne s’agit pas de tourner simplement la clef, car les différentes pentes de la corde migrent avec un certain retard, et doivent être équilibrées entre elles, tout comme les différentes cordes des graves aux aigus.

Il faut tourner la clef en restant bien dans l’axe de la cheville, sans essayer de l’incliner ou de la tordre, ce qui a des effets néfastes sur la tenue d’accord. Pour la plupart des pianos, il faut approcher la justesse par le bas, en ayant très peu à remonter et en laissant l’élasticité de la corde finir le travail, pour éviter de stocker la tension dans le sur-diapasonnement : longueur de corde entre le sillet ou l’agrafe et la cheville, une surtension qui ne ferait que désaccorder le piano par la suite.

En effet, obtenir un piano juste sur le coup est une chose, obtenir un piano qui reste juste longtemps en est une autre. À cette fin, surtout si l’instrument n’est pas accordé régulièrement, et afin d’équilibrer les tensions dans l’instrument, il ne faut pas hésiter à effectuer avant l’accord un, voire deux, ou même trois pinçages : technique de rééquilibrage des tensions généralement employée pour remonter un piano au diapason ; il est souvent préférable de faire en deux visites si le diapason est vraiment trop bas et de reprendre alors l’accordage au bout de quelques semaines ou jours lorsque l’instrument aura travaillé avec les centaines de kilos de tension supplémentaires appliqués. D’une façon générale, l’entretien de l’accord consistant à entretenir l’équilibre des tensions des cordes dans les trois dimensions de l’espace, il ne faut jamais hésiter à faire accorder son piano relativement souvent.

La cheville quant à elle tenant à frottement dur dans un bloc en hêtre, se vrille sur elle-même lorsque l’on tourne la clef. Dans un sommier en bon état, on peut laisser la cheville légèrement vrillée, la tension de la corde la tirant de son côté. Ceci fait en quelque sorte un blocage qui permet une meilleure tenue de l’accord et présente un autre avantage : si le blocage lâche, la corde est légèrement retendue, ce qui est moins perceptible que l’inverse. C’est la bonne tenue (le « calage ») des chevilles qui est le geste le plus long a maîtriser pour l’apprenti accordeur, les pianos réagissant différemment à cause de la glisse plus ou moins bonne des cordes dans les divers coudes. La qualité du son diffère selon la manière dont l’accordeur cale la cheville et équilibre la tension des différents brins situés en amont et aval des sillets.

Sur un piano, la plupart des notes sont produites par plusieurs cordes vibrant en sympathie. Cela fait que si deux de ces cordes produisent une fréquence différente même légèrement, la sonorité devient désagréable ; cet effet peut cependant être recherché pour le piano « bastringue ». L’accord des 2 et 3 cordes ensemble s’appelle « l’unisson ». Les effets de phase entre les cordes, le temps plus ou moins long entre l’impact du marteau et la stabilisation des phases entre elles fait que différents timbres peuvent être obtenus selon la façon d’accorder les unissons ; il s’agit en fait plutôt d’une utilisation de l’énergie sonore mettant plus l’accent sur l’attaque ou plus sur le son rémanent. De par sa frappe et son écoute, l’accordeur génère déjà un type de dynamique sonore qui lui convient.

Pour construire le tempérament, on utilise une octave de référence qui sert de modèle pour toute l’étendue du piano. On commence par accorder une corde en fonction du diapason, en étouffant les autres cordes avec un coin d’accord ou une bande de feutre insérée entre les cordes, puis on trouve la hauteur des autres notes de cette octave en accordant des intervalles et en comparant les battements de partiels que ces intervalles génèrent lorsqu’ils sont plaqués (notes entendues simultanément). Une fois la partition de l’octave de référence réalisée, les autres notes sont accordées octave par octave au moins sur une corde, en réalisant d’oreille des preuves : comparaisons d’intervalles entre eux. Puis on libère une autre corde dans chaque chœur, et on cherche à en faire disparaître les battements. Plus on est proche de l’unisson, plus la fréquence du battement diminue, jusqu’à disparaître. L’accordeur expérimenté prend soin de gérer l’attaque et le son rémanent de chaque note de façon à fournir une sensation agréable et égale tant pour l’oreille que pour les doigts du pianiste qui « écoute » beaucoup avec ses doigts.

En savoir plus

Il convient de souligner qu’à la différence des autres instruments à accord par chevilles comme la harpe et le clavecin que l’instrumentiste accorde toujours lui-même, les pianistes qui savent accorder un piano sont très rares. Accorder un piano demande du temps, de la patience et nécessite une formation professionnelle. Suivant l’état du piano (écart à la justesse, élasticité des cordes, importance des frottements : frein du sommier autour des chevilles, frottement de la corde sur ses points de contact), et l’état de l’accordeur (expérience, état de forme, exigence, éventuel bruit ambiant néfaste, présence ou absence d’ outils logiciels), il faut compter de 40 minutes à deux heures et demie — hors opérations annexes — pour accorder un piano. Pour un clavier de 88 touches, on compte environ 220 cordes et autant de chevilles qui doivent toutes être vérifiées. Il faut souligner également qu’une tentative d’accord par un amateur non formé sur un piano très faux, nécessitant une tension supplémentaire de centaines de kilogrammes, parfois plus d’une tonne, peut éventuellement se solder par la casse du piano : rupture irrémédiable du cadre. Il existe des logiciels et des appareils d’accord dédiés au piano ou génériques. De par leur prix et les connaissances qu’ils supposent, ces outils s’adressent à un public de techniciens confirmés et ne sont d’aucune utilité à des amateurs : leur intérêt est de pouvoir travailler dans un environnement bruyant et de pouvoir recopier le même accord d’un technicien à l’autre sur un piano de concert pour le stabiliser au mieux ; ils permettent aussi de proposer une grande variété d’étirement des aigus selon les goûts du pianiste.

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